lundi 18 mai 2009

((( ARTour 2009 - art contemporain et patrimoine ,,,

ARTour 2009 - Château fort d'Ecaussinnes-Lalaing


Château fort d'Ecaussinnes-Lalaing 7191 Ecaussinnes-Lalaing 0032 (0) 67 44 24 90 Ouvert samedi 27 et dimanche 28 juin de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00. A partir du 1er juillet, tous les jours de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00. Fermé les vendredis.

[VER]Vert– ver – verre – vair – vers …green…

Isabel ALMEIDA - Philippe BARAN - Marc BIS - Georges BRIQUET - Camille DE TAYE - Francis FEIDLER - Bernard GILBERT - Edmond JAMAR - Michel JAMSIN - Jef LAMBEAUX - Alexandre-Louis MARTIN - Patrick MERCKAERT - Marianne PONLOT - Andreas PYTLIK (D) - Jean-Pierre RANSONNET - William SWEETLOVE - Thierry TILLIER - Marc VANDEMEULEBROEK

Pochade
Il nous en a conté de vertes, Charles Perrault ! Ils ne sont pas piqués des vers ses ogres, ses marâtres, ses pères incestueux ! Mais je préfère sa prose élégante aux vers de mirliton. En ses vertes années ma petite-fille Léa avait un faible pour cette canaille de Chat Botté et pour Cendrillon. La pantoufle de vair de celle-ci, par la faute de l’homonymie, a donné le feu vert à Walt Disney pour transmuer en verre le petit-gris originel. S’offusquer de cette bévue serait péter dans un verre de lampe !
On ne prend pas sans vert le Prince Charmant. Il n’est pas du genre à se noyer dans un verre d’eau ni à y déchaîner une tempête. La jolie demoiselle avait disparu et il ne lui restait dans la main que la fameuse pantoufle. C’était maigre, même si cette mignonne pointure lui inspirait des pensées quelque peu érotiques.Il résolut donc de retrouver la belle fugitive et de courir au plus vite vers elle. Il offrit à boire à quelques badauds et lorsque tous eurent un verre, qui sur l’oreille, qui dans le nez, les vers leur sortirent tout naturellement du nez, sans qu’il eût besoin de les en tirer.
Cendrillon avait été mise au vert par ses méchantes sœurs et languissait dans un lointain verger qu’elle avait gagné sans tambour ni trompette, sans carrosse et même sans citrouille, à cloche-pied s’il faut tout dire. Dans l’odeur entêtante du foin vert, il lui fallait compter les vers de terre, vermisseaux et autres vers-coquins, sous prétexte qu’elle avait les doigts verts. Vraiment, elle en voyait des vertes et des pas mûres ! La pauvrette avait les joues vermeilles comme si elle les eût passées au papier de verre et se lamentait. Son fragile bonheur s’était brisé comme verre au douzième coup de minuit. Adieu, robe aux tons précieux : vert émeraude, vert jade, vert amande, vert d’eau, vert Nil, vert céladon, vert Véronèse et même vert bouteille ! Adieu le beau prince, ce jour hors de sa portée, comme les raisins verts du bon La Fontaine. Adieu le tas de billets verts qu’il portait sans doute dans les fontes de sa selle. Voterait-elle vert aux prochaines élections ? Pas sûr car elle craignait une volée de bois vert de sa marâtre.
Mais tout-à-coup qui vient vers elle ? Le Prince Charmant, évidemment ! Souple comme un verre de lampe et monté sur un fougueux destrier ou sur une vespa, c’est plus moderne et plus rapide. Mets tes petits souliers, chérie, et filons !
Après les baisers d’usage et un madrigal un peu vert du Prince qui était charmant mais mal embouché, ils se marièrent et s’installèrent au dernier étage d’une grande tour de verre. De ce perchoir ils regardent au loin vers l’avenir. Hélas, sur ce lointain rivage l’herbe n’est pas plus verte qu’ici et maintenant ! Ils se demandent donc si c’est vraiment très utile de faire beaucoup d’enfants sur cette planète, selon la vieille recette de la bête à deux dos ou "in vitro", comme s’y ingénient les acharnés de la reproduction à tout prix.
Marcelle Dumont.

http://www.ccrc.be/la_saison.asp?DocID=296&news=1

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